Aphorismes

Ad Vitam


Avant, sous et après la douche, il est 15h50 alors que je me pose des questions sur la seconde propriété de la thermodynamique… je repense à celà


Il semblerait que le seul et unique but commun à tous les êtres vivants soit de se reproduire*. De perpétuer la Vie à partir de la forme qui nos a été échue. Se reproduire est la seule chose qui nous est (donnée) poussée à faire par la Vie elle-même**.

Alors lorsque j’accédai à la paternité je ressenti, vit, ma propre mortalité comme réel. Bien sûr j’en étais conscient auparavant mais je la vivais comme une possibilité. Avoir un nouveau né rend réel la fragilité de la Vie et on se sais au même instant mortel, et dramatique. C’est comme si un verrou avait sauté et qu’il me disais : maintenant tu a le droit de mourir.

La peur arrive et puis on l’oublie, un peu et elle revient sous d’autres formes, plus apaisées, plus contradictoires. Alors qu’il s’agit certainement pour la Vie elle même d’une autorisation, d’une délivrance puisque cette échéance nous est inéluctable.

De donner la Vie on est en droit de trépasser. On est libre.

Et la liberté et ben ça fait Peur.


Aeternam

*Je me souviens de Houellebecq dans une interview avec Laure Adler (je crois)

**Je me souviens de Harari dont la seule notion qui m’a plu était celle de dire que finalement ce sont les céréales qui ont domestiquées l’Homme, l’utilisant pour conquerir la terre. – in. Sapiens – Albin Michel